From sustainable ideas to measurable impact.

Les barrières à l’adoption de l’économie circulaire : Pourquoi c’est plus compliqué qu’il n’y paraît ?

barrières à l'économie circulaire expliquées simplement

Et si vous pouviez transformer vos déchets en opportunités ?

Adopter l’économie circulaire, c’est bien plus qu’un joli concept : c’est une véritable stratégie pour optimiser vos ressources, réduire vos coûts, et épater vos parties prenantes. Mais alors pourquoi si peu d’entreprises sautent le pas ? Spoiler alert : ce n’est pas qu’une question de motivation. Explorons ensemble les barrières qui freinent ce changement et, surtout, comment les surmonter.

barrières à l'économie circulaire sous la loupe

Qu'est-ce que l'économie circulaire ?

Pour faire simple, l’économie circulaire, c’est dire adieu au modèle “extraire-produire-utiliser-jeter” et embrasser une boucle plus vertueuse où les ressources sont réutilisées, recyclées et valorisées. Cette approche cherche à maximiser l’efficacité des ressources tout en minimisant les déchets.

En gros, c’est comme transformer un buffet de restes en un repas gastronomique : tout est dans l’art de réinventer.

L’économie circulaire ne se limite pas à recycler. Elle englobe aussi des principes comme la conception durable, l’écologie industrielle, et même des modèles économiques innovants comme le partage ou la réparation collaborative. En adoptant cette stratégie, les entreprises peuvent répondre aux enjeux écologiques tout en renforçant leur compétitivité.

Les barrières à l'économie circulaire, pourquoi tant de freins ?

L’idée d’adopter des pratiques durables est plus que séduisante, c’est un engagement personnel et responsable envers l’environnement, la possibilité d’aligner les valeurs de votre entreprise sur les vôtres. Pourtant, de nombreuses entreprises peinent à franchir le pas. Il est donc important de se pencher sur les barrières à l’adoption d’une économie circulaire au sein des entreprises. Une étude assez fouillée sur le sujet a examiné plus de 195 articles universitaires pour identifier les 7 freins à l’économie circulaire.

Voici pourquoi les entreprises restent coincées sur la ligne de départ :

1. Les barrières technologiques

Manque de technologies adaptées, difficultés à recycler certains matériaux complexes, ou coûts élevés pour moderniser les équipements. Les processus industriels actuels ne sont pas toujours conçus pour répondre aux exigences de circularité. On se retrouve parfois à vouloir cuisiner sans les bons ustensiles.

Par exemple, certains plastiques multi-couches restent impossibles à recycler avec les technologies classiques. Car ils se composent de couches de plastiques différents superposées les unes sur les autres. Chacune de ces couches doit être séparée avant d’être engagée dans un processus de recyclage qui leur est propre.

De plus, l’économie linéaire est profondément ancrée dans notre société. Le paysage industriel est modelé à son image, si bien qu’un changement de paradigme exige des entreprises une révision de leur flux.

 

2. Les barrières réglementaires et politiques

L’économie circulaire occupe une place importante dans le discours des politiques et des pouvoirs publics. Mais entre approche théorique et mise en place, il existe un fossé immense qui rend le passage à l’adoption de l’économie circulaire bien plus complexe.

Certes, les pouvoirs publics disposent d’incitants et de leviers pour encourager les acteurs vers la circularité, mais c’est sur le plan juridique que les flous subsistent. L’absence de lois claires rend le passage à l’économie circulaire aussi complexe que de remplir un appel d’offre : long, flou et frustrant. Si bien que ce qui pourrait représenter un facteur de compétitivité, devient une contrainte pour les entreprises.

De plus, les différences entre les cadres réglementaires d’un pays à l’autre compliquent l’harmonisation des pratiques pour les entreprises internationales.

Un cadre commun pour l’opérationnalisation du développement durable est attendu de pied ferme par les acteurs.

 

3. Les barrières financières et économiques

Transformer son modèle demande un investissement initial important. Pour beaucoup, c’est un peu comme acheter une voiture électrique quand on roule déjà dans une vieille guimbarde qui fonctionne encore. Les coûts liés à la recherche, au développement et à l’adaptation des infrastructures peuvent être dissuasifs. Sans oublier que les économies réalisées ne sont pas immédiates.

4. Les barrières managériales

On pourrait penser qu’une mauvaise coordination interne et un manque de vision claire soit à la source de cette problématique. En réalité, le tout premier obstacle à l’implémentation des l’économie circulaire est le manque d’adhésion des collaborateurs. Cela représente un défi de taille pour les ressources humaines d’accompagner le personnel dans cette transition car tout changement déclenche une série d’émotions parmi les membres de l’entreprise. Colère, peur, stress. On y retrouve les phases classiques du « deuil » et ne pas gérer cet aspect revient à se tirent une balle dans le pied avant même de commencer.

Les décisions stratégiques en faveur de l’économie circulaire requièrent souvent une réorganisation en profondeur, et une compréhension des enjeux. Sans la mise en place d’outils pour définir des objectifs collectifs, la forte résistance au sein des équipes avortera votre projet.

5. Les indicateurs de performance

Mesurer les progrès en économie circulaire, c’est comme essayer de peser du vent. Sans métriques fiables, difficile de savoir si vous avancez vraiment. Elouaer-Mrizak & Picard (2018) soulignent “une série de difficultés […] quant à l’utilisation des indicateurs” dans les stratégies territoriales. Par exemple, les périodes de référence des indicateurs varient souvent, rendant les comparaisons complexes. De plus, le temps nécessaire pour produire un indicateur ne s’accorde pas avec les objectifs de pilotage à court terme. Cette déconnexion entre temporalités – création, appropriation et communication – reflète un manque d’agilité dans les systèmes actuels.

En résultat, les indicateurs disponibles restent hétérogènes : certains reposent sur des données quantitatives complexes, alors que d’autres adoptent une approche qualitative plus concrète, comme l’analyse des “résultats” de projets spécifiques.

On peut distinguer deux grandes familles d’indicateurs:

  • Indicateurs d’impact : Mesurent l’incidence économique ou environnementale de projets sur différentes échelles (locale, régionale, nationale).
  • Indicateurs de résultat : Fournissent des informations concrètes sur la mise en œuvre et l’exécution des projets.

Des initiatives comme la déclaration de Bellagio ou les guides de l’ADEME tentent de structurer ces indicateurs, mais l’hétérogénéité reste un obstacle majeur à leur adoption universelle.

6. Le rôle des clients

Si vos clients n’en ont rien à faire de l’impact environnemental, pourquoi feriez-vous l’effort ? Le manque de sensibilisation du public freine souvent les initiatives. Pourtant, une éducation client bien menée pourrait créer une demande pour des produits plus durables.

7. Les barrières sociales

Enfin, la résistance au changement. Parce que soyons honnêtes : personne n’aime sortir de sa zone de confort. L’habitude du modèle linéaire reste bien ancrée, tant au niveau des entreprises que des consommateurs. Cette résistance au changement vient généralement de la peur de perdre ses privilèges, son confort ou sa liberté. Les arguments en défaveur de l’adoption d’une économie circulaire pleuvent, mais ils tirent aussi leur source d’un manque de connaissance général.

Les 8 solutions pour lever les freins à l’économie circulaire dans votre entreprise ?

Alors, comment contourner les obstacles à l’adoption d’une économie circulaire ? Voici quelques pistes inspirées des meilleures pratiques pour votre entreprise:

  • Investir dans les technologies innovantes : Priorisez les outils qui permettent de recycler plus et mieux. Pensez à la recherche et au développement pour résoudre les problèmes complexes liés à certains matériaux.
  • Envisager la digitalisation de votre entreprise : Quantité de données collectées automatiquement vous permettent un suivi de vos indicateurs de performance, et vous permettent de prendre des décisions éclairées sur une base chiffrée.
  • Clarifier les règles : Un plaidoyer pour des politiques publiques plus claires et incitatives est essentiel. Les gouvernements peuvent jouer un rôle crucial en créant des cadres réglementaires adaptés.
  • Optimiser les coûts : Rechercher des partenariats pour mutualiser les investissements ou bénéficier de subventions. Certaines industries peuvent également explorer des modèles collaboratifs pour répartir les charges financières.
  • Former vos équipes : Installez un “champion écolo” qui pilotera vos projets avec clarté et ambition. Des formations internes peuvent aussi aider les employés à mieux comprendre les enjeux et à y adhérer.
  • Définir des indicateurs clairs : Créez des tableaux de bord pour suivre vos progrès et identifier les étapes à venir. Adopter des standards communs au niveau sectoriel pourrait également aider.
  • Sensibiliser vos clients : Communiquez sur vos efforts en matière d’économie circulaire. Le marketing vert est votre allié, surtout si vous le rendez authentique et transparent.
  • Impliquer les parties prenantes : Créez des écosystèmes collaboratifs avec vos partenaires, clients et fournisseurs. L’implication de l’ensemble de la chaîne de valeur est essentielle pour le succès à long terme.

Comments (200)

Leave A Comment