- 26 septembre 2025
- by Laetitia MESPOUILLE
- Normes et réglementations
Comprendre la CSRD, vous avez tout à y gagner
Adoptée pour répondre aux défis sociaux et environnementaux croissants, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) impose un cadre clair et structurant pour le reporting extra-financier des entreprises. En dévoilant l’impact de leurs activités sur la planète et la société, les entreprises participent à une économie plus durable et transparente. Cette directive européenne, ambitieuse mais exigeante, redéfinit les règles du jeu pour es entreprises européennes et au de-là.
1. Contexte : Pourquoi la CSRD ?
Pour comprendre la CSRD, il convient d’aborder sa raison d’être. La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) est une réponse directe aux attentes croissantes en matière de transparence et de durabilité. Jusqu’à présent, la directive précédente (NFRD, Non-Financial Reporting Directive) ne parvenait pas à offrir un cadre clair et comparatif pour les entreprises. En conséquence, les rapports fournis étaient souvent incomplets ou difficiles à interpréter.
Imaginez une entreprise qui mentionne ses initiatives environnementales dans un rapport, mais sans indiquer les impacts réels ou les résultats mesurables. Cela rend difficile pour un investisseur ou un consommateur de juger de la crédibilité ou de l’efficacité de ces actions. La CSRD vient combler cette lacune en définissant des règles strictes pour le reporting ESG (Environnement, Social, Gouvernance).
En pratique, cela signifie que les entreprises doivent fournir des informations précises sur leur impact environnemental et sociétal, mais aussi expliquer comment ces enjeux influencent leur performance financière. Par exemple, une entreprise qui investit dans des énergies renouvelables pourrait expliquer comment cela réduit ses coûts à long terme et améliore sa résilience face aux fluctuations des prix de l’énergie.
Avec la CSRD, l’objectif est simple : rendre les informations plus compréhensibles, fiables et utiles pour toutes les parties prenantes. Elle pousse les entreprises à aller au-delà des mots pour démontrer concrètement leurs engagements.
Adopter la CSRD, c’est donc s’engager dans une démarche de progrès et répondre aux attentes d’une société de plus en plus exigeante sur les questions de durabilité.
2. Quels sont les objectifs de la CSRD ?
La CSRD a pour but de transformer le reporting extra-financier en un véritable levier stratégique pour les entreprises. Voici ses principaux objectifs :
- Standardisation : Créer un cadre unique qui harmonise les rapports ESG (Environnement, Social, Gouvernance) à l’échelle européenne, pour une meilleure comparabilité des données.
- Transparence accrue : Fournir des informations claires, compréhensibles et accessibles pour répondre aux attentes des investisseurs, consommateurs et autres parties prenantes.
- Responsabilisation : Encourager les entreprises à intégrer les enjeux environnementaux et sociaux au cœur de leur stratégie, au lieu de les traiter comme des contraintes externes.
- Accessibilité numérique : Garantir que les rapports soient disponibles sous format digital, facilitant ainsi leur consultation et leur analyse.
Par exemple, grâce à la standardisation, une entreprise cotée en bourse en Allemagne pourra être comparée à une autre entreprise en France, ce qui est particulièrement utile pour les investisseurs internationaux. La CSRD ne se contente pas d’imposer des règles : elle offre aux entreprises une opportunité de démontrer leur engagement envers le développement durable et de renforcer leur crédibilité.
3. A qui s’applique la CSRD et à partir de quand ?
La CSRD s’applique progressivement à différentes catégories d’entreprises, en fonction de leur taille, de leur chiffre d’affaires et de leur statut. Voici comment vous pouvez savoir si votre entreprise est concernée :
- Exercice 2024 (publié en 2025) : Grandes entreprises remplissant au moins deux des critères suivants:
- Chiffre d’affaires > 40 M€
- Total de bilan > 20 M€
- Plus de 500 salariés
- Exercice 2025 (publié en 2026) : Entreprises de taille moyenne avec au moins deux des critères suivants :
- Chiffre d’affaires > 40 M€
- Total de bilan > 20 M€
- Plus de 250 salariés
- Exercice 2026 (publié en 2027) : PME cotées en bourse (à l’exception des micro-entreprises avec moins de 10 salariés et un total de bilan inférieur à 350 000 € ou un chiffre d’affaires net inférieur à 700 000 €).
- Exercice 2027 (publié en 2028) : PME européennes et non européennes cotées (sauf micro-entreprises).
- Exercice 2028 (publié en 2029) : Entreprises non européennes ayant une activité significative dans l’UE, avec un chiffre d’affaires européen dépassant 150 M€.
Pour les entreprises non européennes, la conformité dépendra également de la présence de filiales ou de succursales localisées au sein de l’Union européenne.
Cette chronologie permet aux entreprises de se préparer progressivement et de mettre en place des mécanismes de reporting conformes aux exigences de la CSRD.
Se poser les bonnes questions dès aujourd’hui, comme « Où en sommes-nous dans notre reporting ESG ? », est un premier pas essentiel pour anticiper et respecter les délais réglementaires.
4. Concept de double matérialité expliqué
La double matérialité est un concept central de la Directive sur le reporting de durabilité des entreprises (CSRD). Elle incite les entreprises à évaluer leurs activités sous deux perspectives distinctes :
- Matérialité d’impact : Cette dimension examine comment les activités de l’entreprise influencent l’environnement et la société. Par exemple, une entreprise agroalimentaire pourrait analyser l’impact de ses pratiques agricoles sur la biodiversité locale ou ses émissions de gaz à effet de serre.
- Matérialité financière : Cette perspective évalue comment les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) affectent la performance financière de l’entreprise. Par exemple, une entreprise de construction pourrait évaluer comment les nouvelles réglementations environnementales augmentent ses coûts ou modifient ses processus.
En adoptant cette approche, les entreprises obtiennent une vision globale de leurs responsabilités sociétales et des risques financiers associés. Par exemple, une entreprise qui réduit ses déchets plastiques (matérialité d’impact) peut simultanément améliorer sa réputation et renforcer la fidélité de sa clientèle (matérialité financière).
Cette double perspective permet aux entreprises d’anticiper les défis futurs et de démontrer leur engagement envers un développement durable global. En intégrant à la fois les impacts de leurs activités sur le monde extérieur et les effets des facteurs externes sur leur propre performance, les entreprises peuvent élaborer des stratégies plus résilientes et responsables.
Pour illustrer davantage, considérons une entreprise textile qui adopte des pratiques de production respectueuses de l’environnement, réduisant ainsi sa consommation d’eau et ses émissions de polluants (matérialité d’impact). Cette initiative peut également conduire à des économies de coûts et à une meilleure acceptation par les consommateurs soucieux de l’éthique (matérialité financière).
En somme, la double matérialité encourage les entreprises à intégrer pleinement les considérations ESG dans leur modèle d’affaires, reconnaissant que la durabilité et la performance financière sont étroitement liées.
5. L'importance de débuter avec les outils et ressources
Adopter un reporting efficace dès maintenant est essentiel. De nombreux outils en ligne offrent aujourd’hui des solutions complètes pour calculer votre bilan carbone tout en intégrant les principes de double matérialité. Ces outils permettent d’analyser à la fois l’impact de vos activités sur l’environnement et la société, ainsi que les risques financiers associés à ces enjeux.
Par exemple, des plateformes comme le Portail RSE proposent des ressources pédagogiques et des indicateurs clés pour aider les entreprises à se conformer aux exigences de la CSRD. Ces outils facilitent également l’élaboration de plans d’action concrets et réalistes pour réduire votre empreinte environnementale tout en impliquant vos parties prenantes.
Si vous vous sentez dépassé par la complexité de la mise en conformité, sachez qu’il est tout à fait possible de déléguer cette mission à des experts spécialisés. Ils pourront vous accompagner avec un service sur mesure, adapté à vos besoins spécifiques et à votre secteur d’activité.
Se doter des bons outils ou faire appel à un accompagnement professionnel est la clé pour transformer cette contrainte réglementaire en opportunité de croissance durable.
Agissez dès maintenant pour préparer votre entreprise à la CSRD ! Mesurez votre impact, développez une stratégie ambitieuse et utilisez les ressources disponibles pour faire de cette transition une opportunité de croissance responsable.





