- 27 septembre 2025
- by Laetitia MESPOUILLE
- Transition bas carbone
L’empreinte carbone, tout savoir sur cet indicateur environnemental.
L’empreinte carbone (ou Carbon footprint en anglais), est un indicateur clé pour comprendre et mesurer l’impact environnemental de nos activités. Développé à toutes les sauces par les politiques et les médias, ce terme médiatique désigne la quantité totale de gaz à effet de serre (GES) émise directement ou indirectement par une personne, une organisation, un territoire, une activité ou un produit. Exprimée en équivalent CO₂ (CO₂e), cette mesure est essentielle pour évaluer et réduire notre contribution au changement climatique.
Cet article vous permet de comprendre l’empreinte carbone pour mieux la réduire, à titre individuel, ou au sein de votre entreprise.
1. Les gaz à effet de serre pris en compte
L’empreinte carbone inclut plusieurs gaz à effet de serre, notamment le dioxyde de carbone (CO₂), le méthane (CH₄) et le protoxyde d’azote (N₂O). Cependant, tous les gaz à effet de serre n’ont pas le même impact sur le climat. Leur potentiel de réchauffement global (PRG) varie considérablement.
Exemple : Le méthane (CH₄) a un PRG environ 25 fois plus élevé que celui du dioxyde de carbone sur une période de 100 ans, tandis que le protoxyde d’azote (N₂O) est environ 298 fois plus puissant.
Pour simplifier les choses et standardiser les calculs, les émissions des différents GES sont converties en équivalents CO₂ (CO₂e). Cela signifie que les impacts de chaque gaz sont exprimés comme s’ils étaient du dioxyde de carbone. Cette approche facilite les comparaisons et la compréhension globale.
Pourquoi c’est important : Sans cette standardisation, il serait complexe de comparer ou de prioriser les efforts de réduction des émissions. Par exemple, réduire une tonne de CH₄ a un effet équivalent à réduire 25 tonnes de CO₂, un écart qu’il est crucial de reconnaître.
Exemple pratique : La production d’un smartphone génère une empreinte carbone qui inclut les émissions issues de l’extraction des métaux rares, la fabrication des composants, le transport vers le consommateur et, enfin, la gestion des déchets.
Ces calculs permettent de visualiser l’impact global de chaque étape.
2. Comprendre l'empreinte carbone d'un individu
Pour un individu, l’empreinte carbone est calculée en prenant en compte quatre domaines principaux :
- L’énergie domestique : chauffage, électricité et eau chaude.
- Les déplacements : voiture, avion, transports en commun.
- L’alimentation : consommation de viande, produits laitiers, aliments importés.
- Les biens et services : vêtements, équipements électroniques, loisirs.
Un chiffre marquant : Selon le site web Our World in Data, l’empreinte carbone annuelle moyenne d’une personne aux États-Unis est d’environ 14.3 tonnes en 2023, contre une moyenne mondiale de 4,7 tonnes. Cet écart souligne l’importance des habitudes de consommation dans les émissions.
3. Pourquoi réduire son empreinte carbone ?
Réduire son empreinte carbone est crucial pour limiter le réchauffement climatique. Selon les projections du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), sans diminution des rejets de gaz à effet de serre (GES) issus de l’activité humaine, la température moyenne à la surface du globe pourrait augmenter de plus de 3 °C d’ici 2100. Ce réchauffement entraînerait une multiplication des événements climatiques extrêmes : sécheresses, montée des océans, acidification des mers, avec des conséquences désastreuses pour la santé et le développement humain.
En réponse, des efforts structurels ont été entrepris, notamment avec l’Accord de Paris en 2016, où les pays signataires se sont engagés à :
- Limiter le réchauffement en dessous de 2 °C d’ici 2100, avec l’objectif ambitieux de 1,5 °C.
- Réduire progressivement la part des énergies fossiles dans la production.
- Atteindre une empreinte carbone de 2 tonnes de CO₂ équivalent (CO₂e) par habitant d’ici 2050.
Actions concrètes pour agir :
- Réduire sa consommation d’énergie : isolation des logements, utilisation d’appareils économes.
- Privilégier les transports en commun ou des alternatives bas-carbone comme le vélo.
- Adopter une alimentation plus végétale, en réduisant la consommation de viande.
- Soutenir des entreprises engagées dans des pratiques durables.
Chaque geste compte et contribue à diminuer l’impact environnemental
4. Calculer son empreinte carbone
Il existe des outils en ligne simples pour calculer son empreinte carbone, comme celui proposé par The Nature Conservancy. Ces calculateurs permettent de comprendre précisément l’origine de ses émissions et de cibler les actions les plus efficaces.
5. L'empreinte carbone dans un contexte global
À une échelle organisationnelle, les entreprises mesurent leur empreinte carbone pour se conformer aux nouvelles réglementations, comme la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), qui impose des exigences strictes en matière de reporting environnemental pour les grandes entreprises en Europe. D’autres organisations, bien qu’elles ne soient pas encore légalement tenues de le faire, choisissent volontairement de s’aligner sur ces objectifs pour anticiper les futures contraintes et démontrer leur engagement envers la durabilité.
Certaines entreprises adoptent des cadres reconnus, tels que la methode Bilan carbone, l’ISO 14064 ? Ou le GHG Protocol (Greenhouse Gas Protocol), pour mesurer et gérer leurs émissions de gaz à effet de serre. Ces différentes méthodes fournissent des lignes directrices claires pour évaluer les émissions directes (scope 1), indirectes liées à l’énergie (scope 2), et indirectes dans la chaîne de valeur (scope 3).
Bonnes pratiques :
- Mesurer régulièrement vos émissions GES : Cela permet d’identifier les points critiques et de prioriser les efforts de réduction.
- Intégrer les objectifs de réduction aux stratégies globales : Par exemple, remplacer progressivement les énergies fossiles par des alternatives renouvelables ou améliorer l’efficacité énergétique des infrastructures.
- Collaborer avec les parties prenantes : Mobiliser fournisseurs, clients et employés pour atteindre des objectifs communs.
Ces actions démontrent qu’il est possible d’allier performance économique et respect de l’environnement tout en préparant les entreprises à un futur régulé par des normes strictes.





