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Le choc des déchets plastiques : quand la Chine dit stop

La chine refuse les déchets plastiques depuis 2017. Que fait l'Europe.

Et si votre plastique ne trouvait plus de destination ?

C’est un fait, la Chine refuse les déchets plastiques importés. Depuis que la Chine a fermé ses portes à la majorité des déchets plastiques en 2017, le commerce mondial des plastiques usagés est en plein chaos. Cet article explore ce que cette décision signifie pour les entreprises, les décideurs publics et notre planète. Un appel clair à repenser nos approches pour une économie plus durable.

Le plastique, un acteur incontournable et problématique à la fois

Depuis sa création, le plastique s’est immiscé dans tous les aspects de notre vie quotidienne. Pratique, économique et léger, il représente 322 millions de tonnes produites en 2015 contre seulement 2 millions en 1950. Ce matériau est roi dans l’industrie de l’emballage, occupant 40 % des usages. Un matériau incontournable et aux multiples avantages garantissant des designs d’emballage attractifs, assurant la stabilité des produits emballés, facilitant le transport des biens et de manière bien plus économique. Mais il cache un revers bien sombre : des montagnes de déchets non recyclés. À ce jour, 8,3 milliards de tonnes de plastique ont été produites, dont 6,3 milliards sont déjà devenues des déchets. Pire encore, seuls 9 % de ces déchets sont recyclés, tandis que le reste finit dans des décharges, les océans, ou incinéré, générant une pollution environnementale désastreuse.

On estime qu’entre 4 et 12 millions de tonnes de déchets plastiques sont rejetés dans les océans annuellement. L’usage des plastiques s’est rapidement généralisés, mais trop peu d’attention a été accordé à l’avenir des déchets générés.

La Chine, la décharge du monde qui ferme ses portes

Jusqu’en 2017, la Chine absorbait 45 % des déchets plastiques mondiaux. Ce commerce représentait une échappatoire pour les pays développés, qui expédiaient leurs déchets plastiques vers ce géant manufacturier. La chine est devenue un outlet où les déchets sont transformés en nouveaux produits destinés à la vente.

Cependant, l’exploitation abusive et la mauvaise qualité des matériaux importés ont conduit la Chine à mettre un frein brutal à cette dynamique.

En 2017, le gouvernement chinois a lancé de nouvelles règles, interdisant les importations de déchets plastiques non industriels. Ce bouleversement a immédiatement soulevé une question essentielle : où iront désormais les 111 millions de tonnes de déchets plastiques d’ici 2030 ?

 

Les problématiques posées par cette interdiction

  1. Un commerce mondial paralysé : Les pays exportateurs comme les États-Unis et les membres de l’Union européenne, qui dépendaient largement de la Chine, se retrouvent sans solutions viables pour traiter ces volumes colossaux.
  2. Un transfert de pollution : Les nations d’Asie du Sud-Est, telles que le Vietnam et la Malaisie, tentent de reprendre le rôle laissé vacant par la Chine. Cependant, leurs infrastructures de gestion des déchets sont souvent insuffisantes, aggravant la pollution locale.
  3. Un impact environnemental accru : En l’absence de solutions viables, les déchets sont incinérés ou abandonnés dans des décharges, augmentant les émissions de gaz à effet de serre et les risques de contamination des écosystèmes

Ce que les entreprises européennes et américaines doivent retenir

  1. L’urgence de solutions locales : Il est temps d’investir dans des infrastructures nationales de recyclage capables de traiter efficacement les plastiques. Cela peut sembler coûteux à court terme, mais les bénéfices économiques et environnementaux sont inestimables à long terme.
  2. Le design comme levier de transformation : Repenser les produits pour qu’ils soient plus faciles à recycler, éviter les mélanges complexes (polymère unique) et privilégier les polymères réutilisables : voici une stratégie gagnante pour toute entreprise soucieuse de sa durabilité en exploitant l’écodesign.
  3. Une régulation globale à construire : L’inclusion des plastiques dans la Convention de Bâle et la mise en place de standards internationaux renforceraient la traçabilité des déchets et faciliteraient une gestion responsable. Un concept clé pourrait être la responsabilité stricte, obligeant producteurs et exportateurs à garantir une gestion adéquate de leurs déchets.
  4. Faire des déchets une opportunité économique : L’imposition d’une taxe sur les importations de plastiques pourrait financer le développement d’infrastructures locales et encourager les pays à transformer leurs déchets en ressources.

Pourquoi agir maintenant ?

Le problème des déchets plastiques n’est pas seulement une question environnementale, c’est aussi une opportunité pour les entreprises de se démarquer. Adopter des pratiques responsables, c’est non seulement réduire son impact environnemental, mais aussi répondre à la demande croissante des consommateurs pour des produits plus respectueux de la planète.

Vous voulez transformer vos défis en opportunités et aligner vos objectifs avec les attentes du marché et les exigences réglementaires ? Prenons rendez-vous et construisons ensemble une stratégie durable, innovante et impactante.